Au Bénin, chronique d’un requiem annoncé
Le docteur président Yayi Boni, l’homme fort des Béninois,
N’est plus, depuis quelque temps, en joie.
Après neuf ans de règne, il subit les affres du déclin… de la fin.
Il pleure sa puissance et son emprise des temps passés,
Le temps des éloges, louanges et glorifications,
Yayi « l’homme du changement », « l’homme de la refondation »,
Yayi le « dieu », le « messie », le « papa bonheur »,
Yayi « plus rapide que la prière »….
Le temps où ses grâces et sa capacité de nuisance,
Tenaient en respect alliés et opposants.
Mais ce temps, c’était avant.
A présent que la fin du règne approche à pas de géant,
Il est attaqué par ses propres partisans,
Devenus forts par sa faiblesse..
Ô cruel souvenir d’une gloire passée !
Œuvre de tant d’années en une saison effacées
N’a-t-il donc tant fait que pour cette infamie ?
Le requiem de sa fin est entonné, et par qui ?
Le frère, le charismatique député Sacca Lafia, a clamé haut et fort,
« Yayi, 10 ans, c’est fini, Yayi est fini ».
Mathurin Nago, président de l’Assemblée et allié inconditionnel, a claqué la porte du palais présidentiel,
Il menace même de faire parler les cadavres si on l’y contraint.
L’honorable Aholou Kèkè, prosélyte du yayisme, devenue renégate, a fait publiquement acte de contrition :
« Nous nous sommes trompés et nous vous avons trompés »…
La saignée est terrible dans les rangs des yayistes et des cauristes
Elus locaux, députés, maires, anciens ministres,
Les uns après les autres, ils désertent le navire présidentiel.
Ils ont soudain retrouvé leur âme de démocrates et libres-penseurs.
Le malheureux président, regarde le désolant spectacle et fulmine,
« Je suis fini, ils se trompent », martèle-t-il.
Il compte encore sur les quelques fidèles qu’il lui reste.
En voiture, en zem et en hélicoptère,
Il remue terre et ciel, promet monts et merveilles aux Béninois.
Il veut une majorité aux législatives prochaines.
Mais à quelle fin on se demande bien?
Pour surtout poser les garde-fous, atteste le fidèle des fidèles ministres Kassa.
Il attend son destin, au soir des législatives du 26 avril.
Avec une majorité à l’assemblée, il va reprendre du poil de la bête.
En pareil cas, il ne ferait pas bon d’être à la place des frondeurs.
Sans majorité à l’Assemblée, son vœu tardif de l’appel de Dieu pourra s’exaucer.
Le frère Thomas va rejoindre le frère Melchior dans son refuge,
Ensemble, ils chanteront le requiem de leur gloire passée.
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