Catherine Samba-Panza, présidente de transition de la Centrafrique : Une chance et un risque.

21 janvier 2014

Catherine Samba-Panza, présidente de transition de la Centrafrique : Une chance et un risque.

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Catherine Samba-Panza, la maire de Bangui, a été élue présidente de transition de la Centrafrique, à l’issue du second tour de l’élection par le Conseil national de transition (CNT). Son élection à la tête du pays représente une grosse lueur d’espoir de sortie de crise, mais aussi un risque de dérive d’incompétence si d’aventure les fruits n’ont pas tenu les promesses des fleurs.

Élue au second tour de scrutin avec 75 voix contre 53 pour Désiré Kolingba, fils d’un ancien chef de l’Etat, Mme Catherine Samba-Panza aura la lourde tâche, comme l’a rappelé le président français, François Hollande,  de mener à bien la réconciliation et l’apaisement nécessaires en RCA, en vue de la tenue d’élections démocratiques (…).

Après des mois d’affrontement militaire et  de sanglantes violences inter-religieuses, l’avènement d’une femme à la tête de la RCA représente en soi une grosse lueur d’espoir pour le pays. De part son profil et avec le suffrage important qu’elle a obtenu auprès du CNT, on peut lui faire  le crédit d’être à équidistance de tous les groupes armés du pays ce qui est un premier pas dans la voie de l’apaisement. La politique pourra se faire dorénavant autrement que par une logique de rapport de force comme ce fut le cas jusqu’à nos jours

De plus les femmes comme on sait sont moins affairées que les hommes. Elles sont moins liées aux lobbies d’affaires, ethniques ou régionalistes et donc ont les coudées franches pour prendre les décisions idoines ou pour faire aboutir leurs décisions que les hommes en général. De ce point de vue donc, Mme Catherine Samba-Panza est parfaitement l’homme ou plutôt la femme de la situation en RCA.

Toutefois, un Etat est une structure très complexe et la gestion d’un pays post guerre civile comme la RCA ne sera pas une sinécure. Au delà donc des bons sentiments et de la bonne volonté, il faut beaucoup de clairvoyance politique et du savoir faire pour trouver les ressources nécessaires au fonctionnement de l’Etat, pour fixer les priorités dans un environnement ou tout est prioritaire et pour faire les arbitrages difficiles afin de ne pas devenir l’otage des conseillers nationaux ou internationaux.

Vu sous cet angle, il est à espérer que Mme Catherine Samba-Panza sera à la hauteur du job pour éviter que des tensions nouvelles ne se développent de nouveau dans le pays.

Au demeurant, avec le soutien de sa classe politique et de la communauté internationale, Mme Catherine Samba-Panza a entre ses mains toutes les bonnes cartes pour réussir sa mission pour laquelle nous souhaitons bon vent.

 

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