La démocratie béninoise à l’épreuve de l’alternance
Depuis 2006, le président BONI Yayi à engagé le Bénin dans une aventure très ambiguë
Le cap proposé était celui de l’émergence économique
« Ça va changer, ça doit changer », tel était le slogan qui a fait rêvé
Mais à l’œuvre, l’itinéraire suivi est jonché d’écueils et de maladresses
Un parcours chaotique émaillé de scandales de corruption, de crises sociales et politiques et de mal gouvernance
La désillusion n’a pas tardé et tout le monde rêvait d’une alternance en 2011
Mais contre toute attente, le président Boni Yayi a remporté ces élections dès le premier tour
Une victoire K O pour le moins curieux qui à laissé le peuple pantois
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le pays à pris son mal en patience
Tous les paramètres du système indiquant une alternance certaine en 2016
Mais avec ce deuxième mandat, les choses sont allées de mal en pis
Le concept du changement a laissé place à celui de la refondation
Et pour ce faire, dès l’entame de ce deuxième mandat
Le président Boni Yayi met le cap sur une reforme de la constitution
Un projet plausible certes, mais dont le timing et certains détails font véritablement débat
Le projet est suspecté de révision opportuniste pour briguer, à terme, un troisième mandat
La main sur le cœur, le président s’en défend, mais ne démord pas
Malgré le tollé général et la farouche opposition des politiques, ses propres alliés y compris
Toute l’activité gouvernementale est orientée vers la révision de la constitution
A un an de la fin de son deuxième mandat, pour les élections législatives d’avril 2015
Aux cotés des candidats de sa formation politique, les FCBE
Le président a fait une campagne à l’américaine pour la révision de la constitution
Il a demandé clairement au peuple de lui donner : « un parlement complice ».
A l’arrivée, le verdict populaire a été sans appel
33 députés pour la mouvance présidentielle contre 50 pour l’opposition antirévisionniste
Malgré ce vote populaire défavorable
Il jette son dévolu sur le contrôle du bureau de l’assemblée.
Tous les moyens ont été exploités pour réunir la majorité des 42 députés nécessaires
A l’un des plus vieux loups de l’opposition, prétendant au perchoir
Il oppose le plus jeune faucon de son gouvernement
Me ADRIEN HOUNGBEDJI contre Komi Kountché
Une affiche inédite dans les annales de la politique béninoise
Le vieux septuagénaire contre le jeune trentenaire
Le candidat de l’opposition réunie contre le chouchou de la mouvance présidentielle
Le candidat des antirévisionnistes contre l’enfant prodiges des révisionnistes
Dans ce combat épique, digne du David contre Goliath
C’est l’aîné qui a eut raison du jeune, à une voix prés
Dans les urnes du parlement, les 17 voix d’avance de l’opposition ont été réduites à une seule voix
Les offres pour rallier la cause FCBE ont été, semble t-il, trop alléchantes
Quoi qu’il en soit, plusieurs députés de l’opposition ont retourné leur veste
Mais il a cruellement manqué un et pour les FCBE c’est la Bérézina
Pour l’opposition, cette victoire de justesse, n’en est que plus jouissive
Elle réconcilie le peuple et sa classe politique
Elle renforce la démocratie en rendant possible l’alternance
Elle sauve la république et ses institutions et fortifie l’unité nationale
La rage de dent du président a dû être tout autant jouissive
Il voulait une assemble complice
Il a gagné une assemble supplice
Il voulait une assemblée de refondation
Il a gagné une assemblée de cohabitation
A présent que la fatalité est vaincue
Que toute possibilité de révision opportuniste de la constitution est enterrée
Vivement que le président n’ait plus que le souci d’achever son mandat en beauté
Dans la concorde la paix et la dignité
Vivement que cette victoire soit un essai à transformer en alternance
Afin que l’égalité de tous et le respect des libertés redeviennent les valeurs cardinales de la démocratie béninoise
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