AGBADJE Adébayo Babatoundé Charles A. Q.

Top 10 des polygames africains célèbres

C’est un lieu commun de dire que les africains sont polygames. Pourtant, ici aussi, les polygames hors paires sont célèbres et célébrés.

En Afrique, la polygamie est autorisée soit en vertu du droit coutumier, soit en vertu de la charia (lois religieuses musulmanes). Jusqu’à une époque récente, les familles monogamiques étaient l’exception qui confirmait la règle.

Pourtant à partir de trois épouses ici aussi, la réputation du polygame devient remarquable et il devient une référence en la matière.

A travers le continent, ces identités remarquables sont célébrées et la palme d’or de ce curieux challenge revient incontestablement au kényan Acentus Akuku, alias « Danger ».

Acentus Akuku

 Très bel homme,  charmeur et bon gestionnaire, il avait tout pour réussir dans ce créneau.  Son « odyssée polygame » avait commencé par un premier mariage en 1939. Il avait alors 23 ans et, au cours de son existence, il a renouvelé cet acte 130 fois, eut près de 300 enfants et divorça de 85 de ses épouses, pour la simple et bonne raison qu’elles avaient été infidèles.

 « Je ne peux pas tolérer de leur part une conduite à risque, c’est ma vie qu’elles mettent en péril !, affirmait-il très sérieusement. En temps de sida, je me dois d’être très strict sur le comportement de chacune ».  

A vous de juger…

Joséphine, sa dernière femme, épousée en 1997 alors qu’il avait 81 ans, était, elle, âgée de 18 ans ! Pour Joséphine : »Il était bien meilleur mari que les autres jeunes hommes qui semblent forts mais ne sont en fait que des drogués. »

Véritable légende, il était écouté, consulté et respecté et sa réputation dépassait les frontières de son Kenya natal.  Il est mort le 02 OCTOBRE 2010 à 94 ans.

Sur la deuxième marche de ce challenge, on trouve  le roi Sobhuza II de Swaziland qui represente ici les monarques et patriarches africains mariés à un nombre indéfiniment élevé de femmes.

le roi Sobhuza II de swaziland

Il fut chef suprême (1921-1968) puis premier roi du Swaziland (1968-1982). Il entretint la pratique tribale de la polygamie. D’après le Swaziland National Trust Commission, il se maria à 70 reprises et eut 210 enfants (une trentaine morts en bas-âge) entre 1920 et 1970. Environ une centaine de ses enfants étaient encore vivants en juillet 2000.

Sur la troisième marche du podium saluons le géant du saxophone nigérian Fela Ransom Kuti.

Après plusieurs démêlés avec la police de son pays, il s’exila au Ghana. Il en est chassé l’année suivante pour avoir soutenu une violente manifestation d’étudiants qui ont trouvé en sa chanson: « Zombie, oh zombie… » leur cri de ralliement contre la junte du dictateur ghanéen.

De retour au pays, il épouse les vingt-sept femmes de son groupe et se remarie avec sa première épouse.  Chapeau l’artiste.

fela-ransome-kuti

Sur la quatrième marche  de ce palmarès, j’appelle sa Majesté Mswati III, roi de Swaziland.

Sa Majesté  Mswati III, roi de  Swaziland

67e fils du roi Sobhuza II, il est à  l’image de son père et collectionne les femmes et les voitures de luxe.

En février 2014, il a dévoilé l’identité de sa 15e fiancée, une jeune fille de 18 ans nommée Sindiswa  Dlamini et candidate à un concours de beauté. Selon le journal « Times of Swaziland », la jeune fille a été choisie par le roi en personne lors d’une cérémonie de danse traditionnelle organisée en son honneur.

Le top 5 de ce challenge, je le dédie au Béninois Salomon Biokou, le grand sage de la ville de Porto-Novo. Il représente pour moi, tous les nombreux polygames mariés à un nombre de femmes compris entre 10 et 15 femmes.

Salomon Biokou

 Incontestablement, Papa Salomon compte parmi les personnes qui ont le plus marqué la ville de Porto-Novo, la capitale politique du Bénin. Premier-adjoint du premier maire de la ville pendant des décennies, cet ancien instituteur  est tenu en grande estime par les porto-noviens. A sa mort, le 02 octobre 2008, Papa Salomon a 46 enfants et a connu 13 femmes dans sa vie. 

Je salue au passage la mémoire de son fils Sébastien Sourou Biokou avec qui j’ai partagé tant et tant de choses. 

Le top 6 revient à un Africain exceptionnel. Il s’agit du président sud-africain Jacob Zuma qui représente dans ce palmarès, les polygames mariés à un nombre de femmes compris entre 5 et 10 femmes.

Jacob Zuma est ses épouses

Quatre épouses, un divorce, un veuvage et 21 enfants, le président zuma a été marié a l’actuelle présidente de la commission de l’Union africaine et ancienne ministre des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud Nkosazana Dlamini-Zuma, jusqu’à leur divorce en 1998.

Au top 7 de ce palmarès, saluons la mémoire du nigérian Uroko Onoja. Marié à 6 femmes, il a été forcé par ses six épouses d’accomplir son devoir conjugal. Il est tombé sur le champ d’honneur.

Uroko Onoja polygame nigerian violé par ses six épouses

Il Ignorait la collusion entre ses six épouses, pendant son absence, pour l´obliger á avoir des rapports sexuels avec chacune d´elles, par ordre décroissant. A son retour il fonce chez la plus jeune et les 5 autres envahissent la chambre. Il succomba au cours de sa mission conjugale.  RIP Uroko.

Le top 8 revient au polygame classique, celui qui a entre deux et quatre femmes, tel que le recommande d’ailleurs les préceptes de l’Islam et comme on le rencontre couramment dans les campagnes africaines. Il est ici symbolisé par ce polygame inconnu ou plutôt  trop connu de moi puisqu’il n’est nul autre que mon propre père.

Cyprien Agbadje (2)

Ici avec ma mère en 1950 ;

il a renouvelé cet acte 4 fois

Le top 9 de ce challenge revient aux polygames fantasques représentés ici par le président Mobutu.

Mobutu avec ses 2 femmes jumelles (Bobi à gauche et Kosia à gauche)

Mobutu, alors président du Zaïre, avait célébré son mariage en 1980 avec Bobi Ladawa, l’une de ses ex-maîtresses, peu avant la visite du Pape. Puis  quelques temps après, il fait de sa sœur jumelle Kosia son autre compagne. Curieux non ?

Le top 10 c’est le polygame sériel ou le polygame de fait. Le divorce étant partout légal et le remariage aussi, on observe de « de fait » une polygamie « sérielle » ou « successive » rampante.

Au regard de l’évolution des différentes sociétés en Afrique et partout au monde, au rythme où les mariages se font, se défont et se refont, on peut dire que tous les hommes et toute les femmes sont menacés d’y passer. Le top 10 c’est moi, c’est vous et si ce n’est vous, c’est donc votre frère. Serai heureux de connaitre l’avis des et des autres sur cet aspect de la question. Merci


En Afrique, polygames nous sommes, polygames resterons-nous ad vitam ?

 polygamie en Afrique

Les députés kényans ont voté le jeudi 20 mars 2014, une loi permettant aux hommes d’épouser autant de femmes qu’ils le souhaitent, sans avoir à en informer leur première épouse. Cette loi très controversée dans ce pays chrétien a été promulguée par le président de la République du Kenya, Uhuru Kenyatta le 29 avril 2013. L’entrée en vigueur de cette loi au Kenya donne l’occasion de revisiter la question de la polygamie en Afrique pour sonder les tendances sur le continent et les évolutions possibles.

« C’est l’Afrique !»

Quand il s’agit de leur salaire ou de leur petit confort, les députés kényans nous ont habitués à oublier les appartenances politiques et faire bloc pour défendre leurs intérêts. Une fois encore la preuve en est faite le jeudi 20 mars passé lors du vote sur la polygamie. A l’origine, le texte donnait la possibilité aux épouses de s’opposer à une décision de leur mari d’épouser plusieurs femmes. Mais faisant cause commune au-delà des chapelles politiques, les députés kényans hommes ont une fois encore eu gain de cause. La loi votée n’offre aucune possibilité aux premières épouses d’avoir voix au chapitre. Et puisqu’il faut motiver une telle option qu’on pourrait assimiler à du machisme primaire de la part des députés hommes, l’habillage traditionnel a été le motif idéal qui justifie tout. « Quand vous épousez une femme africaine, elle doit savoir que la deuxième va suivre, puis la troisième (…). C’est l’Afrique », a expliqué devant la Chambre l’un de ces élus, Junet Mohammed, cité par Capital FM. Ainsi c’est au nom des traditions africaines que cette loi a été votée.

Cette nouvelle loi formalise donc en droit les lois coutumières kényanes et légalise la polygamie, que la femme y consente ou non. Naturellement, les députés kényans n’ont pas eu la tâche difficile. Ils savent que la polygamie est une pratique plutôt commune en Afrique. Elle rassemble les hommes, divise les femmes et ne laisse pas insensibles certains hommes en Occident à cause de la flexibilité qu’elle offre par rapport à la monogamie. Les députés kényans n’ont donc fait que défoncer une porte ouverte. Et c’est bien ça qui gène.

Bien entendu, la pratique de la polygamie existe à divers degrés dans la plupart des sociétés y compris dans les pays qui l’interdisent. En Afrique, la polygamie est autorisée soit en vertu du droit coutumier, soit en vertu de la charia (lois religieuses musulmanes). Et pour plusieurs raisons la pratique s’auto-entretient malgré les multiples controverses qu’elle soulève.

Primo, les religions endogènes et l’islam autorisent la pratique qui est devenue presque une coutume sous nos latitudes.

Secundo, le sexe fort, on le sait, a bien souvent une libido involontairement débordante. Une institution sociale qui lui permet de satisfaire ce  » défaut de fabrication  » est entretenue et défendue contre vents et marées.

Tertio, dans le ratio homme-femme, la gent féminine domine dans plus d’une société africaine et plusieurs femmes sont menacées de coiffer la Sainte-Catherine. Si donc un homme peut en caser deux ou plus, c’est un service rendu à la société d’où la réaction mitigée des femmes face à la pratique. En effet, l’honneur chez la plupart des femmes africaines est de revendiquer le statut matrimonial “mariée“ et à défaut d’avoir un homme à elles seules, plusieurs ne rechignent pas à partager un même mari, ce qui explique que des femmes, surtout parmi les instruites, qui ont de tout temps abhorré la polygamie, se retrouvent elles-mêmes dans des ménages polygamiques d’où, l’ambivalence des femmes africaines sur la question.

Un manque total de vision      

Pour autant, le vote des députés kényans gène à plusieurs titres. Le devenir des sociétés africaines modernes se construit dans les Parlements où les élus du peuple sont censés donner du sens à nos vies en fixant une direction et en faisant partager à tous un même objectif, en termes d’amélioration de la qualité de vie de tous les membres de la société.

Face donc à un sujet aussi complexe que délicat comme la polygamie, on aurait souhaité des députés kényans une approche plus sérieuse que celle qu’ils ont eue le 20 mars passé. Même l’islam qui autorise la polygamie y impose des contraintes. Le prophète dans sa grande sagesse y a mis des conditions. « Si vous craignez d’être injustes pour les orphelins, épousez des femmes qui vous plaisent. Epousez, comme il vous plaira deux, trois ou quatre femmes. Mais si vous craignez de ne pas être équitables, prenez une seule femme. »  (Sourate 4 verset 3).

Comment comprendre qu’un millénaire et demi plus tard, des parlementaires africains, sur la même question, légifèrent par un blanc-seing, une polygamie sauvage, pour la simple raison que « c’est l’Afrique ». Faut-il comprendre que dans leur mentalité, l’Afrique est immuable, stationnaire, éternelle incapable de la moindre réforme sur une pratique attentatoire à la dignité de la femme et des enfants qui en résulte. Polygames nous sommes, polygames resterons-nous ad vitam aeternam ?

A mon sens, même si la loi ne va pas jusqu’à interdire la polygamie, comme c’est déjà le cas en Tunisie depuis 1957 et plus ou moins au Bénin depuis le nouveau Code des Personnes et de la Famille adoptée en 2004, on aurait souhaité qu’elle balise quelque peu le cadre juridique de sa mise en œuvre. Des contraintes auraient pu être trouvées pour minimiser les méfaits et les effets négatifs de la polygamie dans la famille et dans la société d’une part et d’autre part, pour garantir un relatif bien-être matériel pour les enfants issus de cette pratique, tant d’enfants naissant dans un dénuement sordide. Une approche qui aurait eu le mérite d’adapter quelque peu la pratique aux enjeux de la modernité et de la mondialisation dans l’intérêt des générations actuelles et futures.

Mais, pour les députés kényans, toutes ces considérations sont sans importance. Que dalle! Les méfaits et multiples répercussions de la polygamie sur les personnes et sur les sociétés africaines ne sont que des broutilles.

Quid des palabres interminables entre coépouses pour des futilités ?

Quid des rivalités fratricides entre frères de lits différents pour des broutilles ?

Quid des soucis financiers, de l’appauvrissement des maris et des tensions diverses dans les ménages polygames ?

Quid du boom démographique et de la dégradation de l’environnement engendrés par la polygamie ?

Comme on peut le constater, toutes ces questions n’ont pas de réponse simple, preuve que la problématique mérite un traitement plus avisé et plus approprié que la simple politique de l’autruche pratiquée par les députés kényans. Visiblement ils se trompent d’époque. Mais l’époque elle-même est à l’œuvre pour le leur faire comprendre.

Une évolution plutôt paradoxale

Selon les données sociologiques  disponibles, environ 85 % des sociétés africaines islamique ou animiste sont polygames de droit. Quand on observe la vigueur de la pratique dans certains pays comme le Sénégal où selon une enquête du magazine Elle, «environ 40 % des ménages sénégalais sont officiellement polygames, un chiffre qui serait même en dessous de la réalité, selon Moustapha Wone, sociologue à Dakar ». Face à une telle statistique, on pourrait penser que la pratique est en recrudescence sur l’ensemble du continent. Pourtant, dans les faits, la tendance est plutôt à son essoufflement.

Malgré le blanc-seing des députés kényans aux hommes, l’horizon de la polygamie n’est plus si radieux que ça sur le continent. Sur mon exemple personnel, j’observe que mon cher papa, comme la plupart des hommes de sa génération, est un bon polygame avec ses 5 femmes. Sur les 9 garçons que compte sa progéniture, ni mes aînés sexagénaires ni mes petits frères, tous au-delà de la trentaine, aucun de nous n’est polygame. Plus globalement, dans le grand cercle de mes amis et connaissances, il y a très peu de polygames. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette tendance s’impose de plus en plus dans les sociétés africaines modernes.

En effet, si jadis, la polygamie permettait aux hommes de multiplier leur revenu à cause des bras valides qu’elle fournit pour les travaux champêtres, actuellement elle n’est plus qu’un facteur de dépenses considérables pour l’homme. Tous les postes de dépense domestiques sont multipliés par le nombre des épouses. Dans le contexte de pauvreté généralisée qui est le cas en Afrique, face à la cherté du coût de la vie, tout le monde tire le diable par la queue et une deuxième épouse devient un luxe que beaucoup d’hommes ne peuvent plus se permettre.

Par ailleurs, les femmes deviennent de plus en plus instruites, de plus en plus indépendantes économiquement et de moins en moins soumises. En conséquence, leur gestion devient de plus en plus délicate pour les maris polygames. En outre, pour plusieurs femmes qui acceptent la polygamie, l’objectif réel est plutôt égoïste. C’est tout juste pour revendiquer un statut social et donner un nom à leur enfant et non pour se soumettre aux caprices d’un mari. Dans ces conditions, il n’est plus sûr que le mari trouve son compte dans cette polygamie qui, de plus en plus, profite à la femme.

Enfin, le prestige qui autrefois auréolait les polygames s’effrite peu à peu et l’homme polygame est bien souvent isolé dans sa communauté face à ses problèmes de ménage. C’est donc dire que le métier de polygame n’attire plus foule et tout porte à croire que si la polygamie ne lâche pas l’Afrique, c’est l’Afrique qui la lâchera. D’ailleurs, les femmes le diront mieux que moi, les hommes « dragueurs » elles en croisent plus d’un chaque jour que Dieu fait, mais « les hommes épouseurs » elles sont nombreuses à le rechercher, en vain, parfois toute la vie durant.

Comme on le voit, la tendance du phénomène est à l’essoufflement. Le vote des députés kényans n’a donc d’autre sens qu’un combat d’arrière-garde, une deuxième corde ou plus précisément une deuxième flèche que les hommes veulent bien conserver dans leur carquois. C’est une loi taillée sur mesure pour contenter une certaine classe sociale qui a maille à partir avec les premières épouses intransigeantes. Elle servira au mieux à intimider les épouses, au pire à les harponner pour perpétuer la domination de la femme.

La démocratie est la souveraineté du peuple et non la souveraineté des députés. Que les parlementaires kényans le veuillent ou non, c’est une pratique qui d’une manière ou d’une autre est appelée à évoluer avec l’évolution du niveau d’instruction et d’éducation des peuples.


Formation des mondoblogueurs à Abidjan : “connectiquement vôtre“

mondoblog Abidjan

Du 02 mai au 12 mai à Abidjan (Grand-Bassam), s’est tenu le conseil annuel de la famille mondoblog. Pendant dix jours,  les blogueurs francophones  ont échangé pour faire le bilan de la saison passée et tracer les perspectives de la saison qui commence.

Mondoblogueurs de la troisième saison, c’est pour la première fois que j’assiste à l’événement et je ne le cache pas, j’avais quelques appréhensions  avant la rencontre. Mais, je dois l’avouer, toutes ces craintes se sont vite évanouies. Le site pittoresque de l’hôtel Tereso, la grande diversité de la famille et l’organisation  satisfaisante du séjour ont comblé mes attentes et gommé le stress du dépaysement.

Dix jours durant, les pieds dans la mer de l’hôtel Tereso et la tête dans la toile du web, grâce à la magie de MTN, la famille a eu tout le temps et le loisir de se ressourcer. Grâce aux travaux en atelier, les mondoblogueurs ont renforcé leurs capacités  en écriture journalistiques, sur les règles et la déontologie des journalistes et blogueurs, la sécurité sur le web et ils ont appris les rudiments du codage informatique. A tous les formateurs, j’adresse mon satisfecit.

 Au nombre des institutions et organisations visitées par l’équipe Mondoblog pendant le séjour, il y a le Connectic Abidjan, un AfterWork qui réunit chaque derniers jeudi du mois, les Acteurs de la scène technologique de Côte d’Ivoire.

Je pense aussi que cette semaine de formation Mondoblog à Abidjan peut être placé sous le sceau du « Connectic » au regard des connexions multilatérales qui se sont établies pendant le séjour.

D’abord, il y a la connexion logique des mondoblogueurs, en particulier ceux de la 3ème saison, avec le staff dirigeant de la plateforme. Ziad, Simon, Raphaelle, Manon, le concepteur du projet Philipe Couve et Dilette (mes excuses si le nom est mal écrit) ne sont plus de simples interlocuteurs virtuels, mais des personnes admirables à qui je renouvelle ici ma sympathie et mon soutien.

Ensuite, il y a la connexion évidente entre mondoblogueurs. Un visage, une voix et souvent une impression, voire une émotion accompagnent, dorénavant chez tous, chacun des noms enchanteurs de la plateforme. A tous et à toutes une fois encore mes amitiés.

Au-delà de ces connexions plus ou moins partagées, il y a les connexions particulières. Les miennes sont, pour certaines, plus ou moins attendues et pour d’autres, totalement improbables.

Béninois de la diaspora, ce fut pour moi, un plaisir de faire connaissance de Maurice, Herman, De Rocher et Sinath, les mondoblogueurs de nationalité béninoise. Ma connexion avec eux a  été naturelle  et très intéressante. Chers frères et sœur, je vous encourage et vous souhaite bonne continuation.

Par les récits, je savais que la relation entre Béninois et Haïtiens est souvent passionnelle. Mais  j’étais loin d’imaginer que ma relation avec les mondoblogueurs Haïtiens serait plus que passionnelle, mais fusionnelle. Ma connexion avec Jérôme, Billy, Zacharie, Nelson et Thélyson  a été tout simplement magique. J’entends encore la voix de Jérôme me disant: « Nous les Haïtiens, nous ne sommes pas des descendants des Africains, mais nous sommes des Africains ». Comment décrire mon état d’âme toutes les fois que Zacharie Victor me serrait dans ses bras en martelant : « Tu es mon Papa ! Voici mon Papa ! ». J’en suis encore tout ému. A vous tous et à Valery Moïse, qui n’a pas pu faire le déplacement, j’adresse mes salutations fraternelles. A toi Zacharie je suis fier de te dire : “tu es ptit mwen“.

Enfin, il y a toutes ces connexions improbables nouées au détour d’une conversation.  Je pense à Arthur, le Français Australien, avec qui nous avons parlé du Bénin où est née sa fille. Je salue Yannick, Daye, Stéphane, Baba, David, Gaëlle et Mamadou avec qui j’ai eu des conversations très agréables. Je salue aussi Chantal de Goma dont la personnalité est aussi enchanteresse que le nom. Je pense aussi à mes chers amis Joe Maronne, Naoumane, Richard, Eli, Bassidou, Julien, Aristide, Aphtal, la sœur Awa, la sympathique Josiane, Marech, René  et j’en oublie. Je fais au passage un clin d’œil à mon cher Debelehi dont le départ précipité m’a beaucoup attristé. Ce fut un plaisir de vous connaitre tous.

Toutes les bonnes choses ont une fin et la formation aussi, mais toutes ces connexions, je l’espère, resteront.

 Good-bye Abidjan et vive Mondoblog.


Dis papa, c’est quoi un président fantôme ?

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Il était 2o heures ce vendredi 18 avril 2014, j’étais à table en train de manger mon repas plus préoccupé par les idées qui trottent dans ma tête que par l’ambiance de conversation des enfants et des images qui défilent à la télé.

Soudain, mon attention et celle de mon garçon aîné furent au même moment attirées par l’annonce des résultats de l’élection présidentielle en Algérie.

–   Les résultats de sont tombés vendredi vers 17 h 30. Abdelaziz Bouteflika qui briguait un quatrième mandat à l’âge de 77 ans, a été réélu avec 81, 53 % des voix, annonça la voix monocorde de la journaliste. Son grand rival, Ali Benflis, est crédité de 12 % des suffrages et le taux de participation était quant à lui relativement faible : 51,7 %, contre 74 % lors de la dernière présidentielle en 2009 a précisé la journaliste.

Mon aîné qui guettait ma réaction s’est aussitôt mis à rire.

–       Papa, ça fait rire non ? m’a-t-il demandé

–       Non, moi ça me fait plutôt pleurer, lui ai-je répondu

–       Parce que c’est un président fantôme non ? ajouta-t-il.

–       Oui ! Un président fantôme hélas ! ai-je répondu.

C’est à ce moment que mon benjamin (Oloufêmi, 12 ans) plus intéressé par les bandes dessinées que par les infos politiques abandonne son téléphone et m’interpelle.

–         Dis Papa, c’est quoi un président fantôme ?

La question était si pertinente, mais si inattendue que je ne sus quoi répondre.

–       Papa réponds, c’est quoi un président fantôme ? insista-t-il .

–      C’est un président qui est sur le répondeur.

–       Et c’est quoi un président qui est sur le répondeur ?

–       C’est un président que plus personne ne voit. Quand le peuple l’appelle, c’est sur son répondeur qu’on tombe.

–      Ça veut dire que personne ne l’a vu avant qu’il ne gagne ?

–       C’est un peu ça, acquiesçai-je ?

–       Donc il n’a pas fait campagne insiste-t-il

–       Non. Ce sont ses amis qui ont fait la campagne pour lui

–       Ah bon ! mais, pourquoi papa ? Et lui-même, il est où ?

–       Il est vieux et malade.

–       Vieux et malade… ! Mais c’est le président de quel pays d’abord ?

–       De l’Algérie. Tu connais où est l’Algérie ?

–       Euh, non ! avoua-t-il. C’est en Afrique non ?

–       Oui c’est en Afrique.

Il fit mine d’être satisfait de mes réponses ou peut-être, de ses propres questions, s’éloigne dans sa chambre, puis revient à la charge quelques instants après.

–       Pourquoi l’Algérie ne fait pas comme le Bénin ou la Constitution dit que les candidats à la présidence doivent remplir certaines conditions, être en bonne santé par exemple ?

–       Ces conditions existent dans tous les pays, donc en Algérie aussi.

–       Mais vous dites que le président élu est malade, donc la Commission médicale et la Cour constitutionnelle n’ont pas fait leur travail ? hein non papa ?

–       La question étant trop tendancieuse, j’hésitais à répondre. Mais il ajouta

–       Ou bien il a fait les faux papiers pour dire qu’il est en bonne santé ?

–       Je n’en sais rien petit, je constate comme toi, comme tout le monde.

–       Mais et les Algériens, pourquoi ils n’ont pas réagi contre sa candidature.

–       Ils ont réagi en votant pour à plus de 80 % mon petit. C’est le candidat le plus stable, le plus fiable, l’homme de la situation, l’homme fort du pays.

–       Comment? Celui qui est vieux et malade, c’est lui l’homme fort ?

–       Bon ! je crois que tu sais maintenant ce que c’est qu’un président fantôme, laisse- moi finir mon dîner, décrétai-je pour mettre fin à cette conversation de plus en plus philosophique.

Ouf ! Depuis le début de la campagne présidentielle en Algérie, j’étais conscient que la candidature de Bouteflika posait problème, mais j’ignorais que le cas pouvait éprouver le bon sens d’un gamin.

A mon sens les enjeux de l’heure pou l’Algérie sont d’ordre économique et sécuritaire. Le bien-être du peuple et la menace islamiste. Pour atteindre ces deux objectifs, il faut un leadership doté de clairvoyance politique et du savoir-faire économique capable d’enlever l’adhésion de ses concitoyens à sa vision sur les grands enjeux de l’heure. La présidentielle représentait donc pour le pays une opportunité pour sélectionner ce leader.

Le hic est que le candidat sélectionné par le scrutin du 17 avril passé laisse plutôt songeurs les observateurs extérieurs. Bouteflika, le candidat élu, est vieux et très malade. Mais alors de deux choses l’une. Où le peuple qui l’a élu à 81 % doit être encore plus malade que lui ou une main invisible est dans l’ombre et trompe tout le monde y compris Bouteflika lui-même.

Quoi qu’il en soit, cette élection pose plus de questions qu’elle n’apporte de solution et pour ma part, je note deux conséquences négatives qui découlent de ce scrutin.

La première est que le peuple algérien sait que son président est vieux et malade. Il est donc conscient qu’il  ne gouvernera que par procuration. La réalité du pouvoir sera donc aux mains de personnes qu’il n’a pas élues et peut-être même qu’il n’a pas l’honneur de connaître. Ces personnes auront tous les pouvoirs sans assumer aucune responsabilité.

La seconde est que si en Algérie un candidat vieux et malade parvient à rempiler démocratiquement pour une quatrième fois, la tentation pour des personnes plus jeunes et plus ingambes de rempiler démocratiquement une troisième fois dans leur pays deviendra de plus en plus grande en Afrique. Les différents états-majors vont redoubler d’ardeur sur le continent pour trouver la recette magique pour bluffer le peuple.

Pour conclure,  je ne peux que rappeler ici cette citation d’Abraham Lincoln : « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. »

 

 


Naufrage du ferry sud-coréen : tant qu’il reste de l’espoir.

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Photo Issei Kato. Reuters

 

Le Mercredi 16 avril 2014, un ferry sud-coréen, le Sewol a fait naufrage au large de la côte Sud de la péninsule coréenne. Depuis l’annonce de ce drame, la population retient son souffle et espère pour le mieux.

Depuis le début de la matinée du mercredi, la population sud-coréenne suit minute par minute, à la télévision et sur les réseaux sociaux, les gigantesques opérations de sauvetage lancées près de ses côtes autour de l’épave du ferry qui transportant 475 personnes, dont 352 lycéens d’un établissement de la banlieue de Séoul, participant à un voyage scolaire.

Selon le dernier bilan des garde-côtes,  179  personnes ont pu être secourues (dont 7 blessées), vingt-huit corps ont été retrouvés et 268  personnes manquaient toujours à l’appel. Les derniers corps récupérés flottaient dans la mer

A l’étape actuelle de la catastrophe, l’urgence n’est ni les causes, ni les responsabilités, mais les opérations de sauvetage pour arracher à la mer les survivants ou tout au moins les corps. La présidente sud-coréenne, Park Geun-hye, qui s’est rendue sur les lieux du drame, a pressé les secours de faire au mieux et au plus vite.

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Depuis ce vendredi matin, les opérations de sauvetage s’intensifient autour de l’épave du ferry désormais totalement immergé.

les sauveteurs injectent du dioxygène dans l’épave pour créer ou entretenir les poches d’air dans le ferry. Les espoirs sont aussi fondés sur un petit drone sous-marin qui va être guidé autour de l’épave pour tenter de dresser un état de la situation à l’intérieur, où beaucoup de passagers seraient restés prisonniers de leurs cabines. On compte aussi sur  l’arrivée, sur place, de trois gigantesques grues flottantes qui doivent tenter de redresser l’épave du  ferry une fois tout espoir perdu de retrouver des survivants, a indiqué le chef régional des garde-côtes, Kim Soo-Hyun.

Le drame du sewol est d’autant plus  tragique que les victimes sont en majorité de  jeunes lycéens  en voyage scolaire. Plus de  352  des passagers du ferry proviennent, effet, du lycée Danwon à Ansan, dans la banlieue de Séoul. On imagine aisément la douleur et l’angoisse des parents de ces élèves face  à ce drame. Aussi,  même si les espoirs s’amenuisent d’heure en heure pour trouver des survivants, on ne peut s’empêcher d’y croire tant qu’il reste une goutte d’espoir.

A l’instar de ce moine bouddhiste qui  prie au bord de la mer à Jindo, port sud-coréen où les familles des victimes du naufrage du ferry «Sewol» se sont rassemblées., je joins ma prière aux siennes pour implorer le ciel pour inspirer et fortifier les équipes de sauvetage.


Au Nigeria, un mariage doré chez les Goodluck !

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Elisabeth Sakwe, la fille adoptive du président du Nigeria, Goodluck Jonathan, s’est mariée le 12 avril dernier à Abuja. La fête fut belle et les commentaires aussi vont bon train.

 

On n’est pas fille de la première puissance africaine pour rien, on mérite un mariage doré et le mariage de Faith le fut. La cérémonie du mariage a été diffusée en direct sur la Nigerian television autority (NTA) une des chaînes les plus importantes du pays.

Le décor était magnifique et le casting très relevé. De nombreuses personnalités politiques étaient présentes, dont l’ancien président Olusegun Obasanjo,

Côté mise en scène, action et émotion étaient au rendez-vous. Plusieurs échantillons de cadeaux ont été offerts aux  invités, et un certain nombre d’entre eux  ont reçu un iPhone plaqué or conçu par le designer de luxe Michael Malivelihood.

La rumeur a très tôt couru que ces objets de grande valeur avaient été offerts par la présidence elle-même créant ainsi un malaise dans tout le pays. Mais elle fut très tôt démentie par un tweet de Michael Malivelihood lui-même.

Michael A @malivelihood    Suivre

The iphone was a Gift from us to the Couples, it has absolutely nothing to do with the Government !  8:45 PM – 13 avr 2014

« Les iPhone étaient un cadeau de notre part et n’avaient rien à voir avec le gouvernement », a-t-il assuré sur Twitter.

Ainsi l’argent du contribuable nigérian n’a pas servi à financer le mariage de la fille du président. Soit. Pour autant ce mariage fastueux ne va pas sans polémique

Certes, on ne peut pas tenir grief au président Goodluck d’offrir un beau mariage à sa fille chérie. Mais par son serment présidentiel, il s’était engagé de faire aboutir, entre autres, ce rêve chez toutes les filles nigérianes et pourtant tant et tant de filles nigérianes de l’âge de Sakwé n’auront jamais ce plaisir à cause de la terreur, de l’insécurité et de la précarité dans lesquelles elles vivent.

Oui, beaucoup de Nigérians, pris dans le guêpier de la secte islamiste de Boko Haram  auraient souhaité conduire leur fille devant l’autel comme le président, mais c’est au cimetière ou à l’exil qu’ils les conduisent.

Pour preuve, lundi 14 avril au soir, soit deux jours après le mariage de Sakwe, le groupe islamiste nigérian a enlevé plus de 100 jeunes filles du lycée public pour filles de Chibok, dans  l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria, pour la simple raison que « L’éducation occidentale est un péché ». Jusqu’à ce jour on est toujours sans nouvelle des filles.

Le même jour, une gare routière sur le territoire de la capitale fédérale, Abuja, était frappée par un attentat qui a fait au moins 75 morts et 141 blessés. Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier jamais commis dans les environs de la ville.

Ainsi, Boko Haram après ces multiplies actions violentes dans la moitié nord du pays, déferle sur la moitié sud et vers les Etats voisins, en premier lieu le Cameroun. Face à un tel déferlement,  il faut un pouvoir fort et avisé pour venir à bout de ces illuminés sans foi ni  loi. Mais, le président trop occupé par les manœuvres pour sa réélection en 2015 se révèle totalement incapable de trouver la bonne formule pour endiguer la menace Boko Haram qui telle une pieuvre soumet tout le pays à sa loi.

Aujourd’hui, le Nigeria est la première puissance africaine, mais l’on constate que de nombreux Nigérians vivent dans un dénuement total ou dans des conditions sordides. Aussi la question se pose de savoir s’il n’est pas indécent qu’au sommet de l’Etat, on puisse se complaire dans un luxe ostentatoire qui ne peut apparaître que comme une injure aux yeux des millions et millions de Nigérians : peuple laborieux, non sécurisé, angoissé et miséreux.

La  leçon qui se dégage de tout ceci est que la démocratie est le gouvernement du peuple par le peuple, mais dans les démocraties africaines, il vaut mieux être serviteur du peuple que le peuple.

 


Rwanda in my mind

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Ils sont morts, la plupart ne sachant trop pourquoi ?

Ils sont d’autant plus effarés, que l’assaillant était

l’ami, le voisin, le frère de toujours.

Combien étaient-ils ainsi fauchés ?

Des milliers, des centaines de milliers, environ un million,

d’hommes, de femmes et d’enfants,

traqués, matraqués, pourchassés, violentés, avilis, tués,

juste pour assouvir la haine,

une haine gratuite, une haine sanguinaire.

Quel crime avaient-ils donc si tant commis ?

Ils étaient condamnés pour délit de faciès !

Ils étaient coupables d’être Tutsis,

où Hutus modérés, c’est-à-dire assimilés Tutsis.

Ces Tutss qui, semble-t-il,  rappellent de grands arbres qui détonnent  Dans la savane et qu’il fallait abattre.

Ces Tutsis qui sont la sournoiserie personnifiée, des cafards qui ne Méritent que d’être écrasés ! écrasés ! écrasés!

Oh,  ciel ! Comment en est-on arrivé là ?

Entre des frères qui,  depuis la nuit des temps, vivaient en symbiose,

qui parlent la même langue : kinyarwanda,

adorent le même Dieu : Imana

et se marient les uns avec les autres.

Comment donc en est-on arrivé là ?

Certes, il y a eu la caricature allemande.

L’instrumentalisation belge.

Les frustrations de part et d’autre.

Les rivalités et ressentiments successifs.

La révolution sociale, la Toussaint rwandaise et j’en oublie.

Mais tout ça, c’est de l’histoire classique des rivalités

dans toutes les nations.

Sauf qu’ici,  l’histoire s’est soldée par un génocide.

Une folle saison, la saison de toutes les folies

Une destruction systématique de tous les Tutsis.

Une animosité qui dépasse toutes les limites de l’entendement

Un projet aussi vil qu’incompréhensible.

Se peut-il que tous les Tutsis soient mauvais et tous les Hutus, parfaits ?

Se peut-il que tous les Tutsis soient exécrables et tous les Hutus aimables ?

Se peut-il que tous les Tutsis soient abjects et tous les Hutus corrects ?

Eh oui ! On le comprend, une idéologie est passée par là.

Une idéologie qui a corrompu les esprits,

formaté les mentalités,

armé les mains.

Une idéologie abjecte à honnir.

Car dans mon esprit, aucune discrimination ne saurait se justifier.

L’exclusion des autres ne console jamais du mal-être de soi.

C’est plutôt ensemble, dans le dialogue et la concorde,

Que les uns et les autres œuvrent à  poser les jalons du bien-être collectif.

Mais à présent que le génocide est derrière nous,

n’ayez plus de crainte, amis rwandais,

nous sommes tous des Rwandais.

Et dans mon esprit, devant nous, un grand défi.

Faire que quelque chose de bien,

sorte du grand mal qui est arrivé.

Le défi de bâtir une nation libre, digne et forte.

La nation post génocide, sans menace tutsie, ni menace hutue.

Pour que les bourreaux d’hier fassent amende honorable et se repentent.

Pour que les victimes d’hier ne deviennent des bourreaux aujourd’hui.

Pour que paix et confiance règnent dans les cœurs et les esprits de tous.

Nous devons le faire pour la prospérité de tous,

mais plus encore pour honorer la mémoire des morts.

Pour que le sacrifice de leur vie, à quelque chose serve.

Pour que plus jamais ça,

Car dans mon esprit,

nous sommes, avant tout, Rwandais,

et, après tout, nous ne sommes forts qu’unis.


En Afrique, les démocraties en perte de vitesse

Pierre-Nkurunziza
Au Burundi, au Bénin,  au Burkina Faso, en République démocratique du Congo et au Rwanda, les élections présidentielles sont prévues en 2015-2016, alors que les chefs d’Etat de ces pays respectifs sont à leur dernier mandat. Vont-ils modifier leur Constitution pour briguer leur propre succession ? La suspicion est grande et la vigilance est forte face à toute tentative de réviser la Constitution.

 

Le président Nkurunziza briguera-t-il un troisième mandat contre vents et marées?

 Élu en 2005 par le Parlement burundais, puis réélu en 2010 au suffrage populaire, le président Pierre Nkurunziza ne pourra être candidat en 2015 qu’à condition de réussir à faire passer une nouvelle révision de la loi fondamentale. Mais ce projet de révision constitutionnelle porté par le président Pierre Nkurunziza et son parti Cndd-FDD (Cconseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie) a été retoqué vendredi 21 mars 2014 à une voix près par les députés burundais

Le parti au pouvoir, le Cndd-FDD (à dominante hutu), compte 81 députés sur 106. Mais il avait besoin du vote favorable de quatre-cinquième des députés (soit 85 élus) pour faire passer son texte. Il fallait donc se rallier 4 députés. Trois députés de l’opposition débauchés par le pouvoir ont accepté de voter « pour » si on leur accordait un poste de ministre, ce qui fut fait. Restait à dénicher la dernière voix pour que l’affaire soit pliée. Un autre député de l’opposition pressenti a semblé abonder positivement dans le sens du projet, mais à la dernière minute, il s’est désisté et au final le projet est retoqué à une voix près.

 Mais, moins d’une semaine après ce vote, le camp présidentiel a annoncé qu’avec ou sans modification de la Constitution, le président Nkurunziza sera sur le starting bloc en 2015.  C’est le ministre burundais de l’Intérieur Edouard Nduwimana, un fidèle parmi les fidèles, qui s’est chargé d’annoncer publiquement et officiellement la nouvelle.  « Ce que nous dénonçons aujourd’hui, c’est qu’il y a des gens qui veulent faire croire que la question d’un autre mandat (pour Nkurunziza) est close. Ce n’est pas vrai. Ce que je conseille aux politiciens qui vont être candidats à la présidentielle, c’est de se préparer en sachant qu’ils auront en face d’eux le président actuel qui sera candidat. Ce sera à la Cour constitutionnelle de trancher dans un sens ou dans un autre et les Burundais devront respecter cette décision » a déclaré Edouard Nduwimana.

Face au tollé provoqué, il a relativisé ses propos le lendemain, mais aucun démenti formel n’a été apporté par le camp présidentiel. J’y Vas-t-y, J’y Vast’y Pas? Affaire à suivre donc.

Une situation récurrente sur le continent

Reste que, modifier la Constitution pour s’éterniser au pouvoir est une manœuvre récurrente sur le continent. La même situation qu’au Burundi s’observe, en effet, au Bénin, au Burkina Faso, en RDC, pour ne citer que ceux-là, où sont prévues des élections présidentielles en 2015-2016, et où des projets de révisions constitutionnelles sont également en examens au Parlement où annoncés.

Au Bénin, un projet de révision constitutionnelle engagé en catimini par le pouvoir a eu le malheur d’être combattu par un grand nombre de députés qui ont réussi à botter en touche. Mais le gouvernement promet de revenir à la charge et le pays tout entier attend de voir.

Au Burkina Faso, la Constitution limitant le nombre de mandats successifs à deux, le président ne pourra être candidat à l’élection de 2015 qu’à condition de réussir à faire passer une nouvelle révision de la loi fondamentale. La manœuvre dans ce sens a même commencé et provoque bien des remous dans le pays. Le parti présidentiel, le CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès) au pouvoir se trouve de plus en plus isolé. Un grand nombre de personnalités de poids qui ont toujours soutenu Compaoré ayant décidé de quitter le navire pour rejoindre en janvier dernier le camp des adversaires de toute révision constitutionnelle. Mais Blaise Compaoré n’a pas encore dit son dernier mot, et ici aussi le pays attend de voir.

En RDC, après avoir longtemps louvoyé, le président Joseph Kabila s’est enfin exprimé en faveur d’une révision constitutionnelle. Les grandes lignes de ce projet consistent à faire élire désormais le président de la République et le vice-président au suffrage indirect au niveau du Parlement pour un mandat de sept ans. Ce projet déposé à l’Assemblée est en passe d’être examiné au cours de la session ordinaire de mars 2014, malgré l’opposition  forte qu’elle rencontre. Ici aussi, affaire à suivre donc.

Comme on peut le remarquer, ces modifications constitutionnelles interviennent, comme par hasard, dans tous ces pays, au cours du deuxième mandat du chef de l’Etat et ont  toutes pour conséquence, entre autres, d’offrir au chef de l’Etat l’opportunité de briguer un mandat supplémentaire et s’éterniser au pouvoir.

Cette tare politique tire sa racine dans l’inclinaison des Africains à ne pas respecter les dispositions écrites. En effet, le respect scrupuleux des dispositions écrites fait encore trop souvent débat sur le continent. Pourtant, l’histoire récente révèle clairement que les crises sociales majeures et les pesanteurs socioéconomiques observées sur l’ensemble du continent naissent toujours de la mauvaise application ou de la non-application des textes en vigueur. Ces constats  témoignent de l’inconséquence et de la versatilité des hommes politiques africains et en conséquence de la fragilité des institutions démocratiques du continent.

 La  situation est si préoccupante que le président américain Barack Obama a fortement thématisé cette question face aux parlementaires ghanéens à Accra  en juillet 2009.  « Ce ne seront pas de grandes personnalités telles Nkrumah et Kenyatta qui décideront du destin de L’Afrique. Ce sera vous, les hommes et les femmes du Parlement ghanéen et le peuple que vous représentez. […]  L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais de fortes institutions », dira-t-il en substance.

Mais, ce message n’est visiblement pas encore compris par la majorité des parlementaires du continent. Le vote en mars 2014 du projet constitutionnel au Parlement burundais est une illustration patente de ce principe. Au regard des députés burundais, on peut aisément analyser la mentalité des élites politiques africaines pour éprouver la solidité de nos institutions.

Au Burundi, l’accord d’Arusha signé en 2000, institutionnalise le partage du pouvoir entre la majorité hutu (85% de la population), aujourd’hui au pouvoir, et la minorité tutsi (14% des Burundais) qui a longtemps dirigé le pays. D’autre part, l’article 302 de la Constitution interdit au président Pierre Nkurunziza un troisième mandat. Cette modification constitutionnelle qui met en cause ces deux principes ne vise donc qu’à saper l’équilibre sur lequel repose l’ensemble du pays au profit d’un petit groupe. Le président Pierre Nkurunziza le sait, les députés de sa majorité le savent, le peuple le sait. Et pourtant, 84 députés ont voté « pour ». Sans l’unique député qui s’est désisté à la dernière minute L’homme fort Pierre Nkurunziza aurait eu raison de l’institution parlementaire avec la complicité des députés de la majorité. Le plus aberrant est que les députés placent toujours leur action dans l’intérêt du peuple alors que tout le monde sait que c’est la corruption qui est souvent le moteur de leur action. C’est toujours en avantages sociaux et en espèces sonnantes et trébuchantes qu’ils garantissent leur vote.

Au Burundi par exemple, les trois députés de l’opposition pressentis ont garanti leur vote pour un poste ministériel. Rien que ça, juste un poste ministériel que rien ne garantit. De plus, l’histoire l’a montré, tous les accords politiques sur cette base ont toujours tourné court au bout de six mois. Et juste pour ça, des citoyens, qui plus est des élus du peuple, ont sacrifié leur voix.

Pour les députés de la majorité, nul doute que chacun d’eux a fait son compte et espère en retour nomination, avantages sociaux, bien-être matériel.

Quant au président Pierre Nkurunziza, il n’a jamais fait mystère de sa volonté de rempiler pour une troisième fois. Il ne fait donc aucun doute que ce vote est une opportunité pour lui de prolonger son règne pour son bénéfice et celui et sa famille.

C’est donc pour des intérêts égoïstes que roulent les uns et les autres, mais le  peuple a le dos large, puisque c’est partout et toujours en son nom que tous les abus sont commis.

Une mobilisation de tous les instants

Au demeurant, quel sens donner alors à toutes ces  révisions constitutionnelles au Bénin, en RDC, au Burkina Faso ou à cette tentative de passage en force au Burundi, si elles sont dénuées du minimum de bon sens exigible au sommet d’un Etat qui se veut moderne. Le fait est que la plupart des Constitutions modernes à travers le monde disposent que le mandat présidentiel est renouvelable une fois. Le respect de ces dispositions dans toutes les démocraties modernes est le moteur de leurs avancées socioéconomiques et fait la fierté des citoyens de ces pays. Il n’y a qu’en Afrique qu’on s’amuse à se tromper et se complaire dans la médiocrité.

C’est malheureux de le dire, mais il n’y qu’en Afrique que la disposition constitutionnelle d’un mandat renouvelable une fois peut donner lieu à mille et une interprétations, chacune ne visant qu’à justifier un troisième mandat tout en respectant la Constitution. Hé oui ! Cessons en Afrique de prendre les vessies pour des lanternes ! Un mandat présidentiel renouvelable une fois signifie que nul ne peut faire trois mandats consécutifs, quel que soit le mode de scrutin. Ça on n’a pas besoin de faire Science Po pour le comprendre. Même les vendeuses des marchés en Afrique le comprennent, mais les élites politiques africaines, notamment les députés des partis au pouvoir ne le comprennent pas encore. En fait, ils donnent l’impression de prendre le peuple pour un ramassis de demeurés à qui, par de subtils jeux de mots, on peut faire admettre tout ce qu’on veut et ne réalisant pas que personne n’est dupe sur leur propre compte. .

En fait, en ce début du troisième millénaire, l’idée du respect scrupuleux des engagements écrits et celle de les tripoter au gré des intérêts partisans sont en compétition sous nos yeux. Et malheureusement, ce ne sont pas les illettrés qui portent les coups de griffes à l’écrit, mais bien les personnes lettrées, de grands intellectuels, qui sont les éminences grises des hommes politiques qui envoient les mauvais exemples au peuple.

La modification à dessein des lois constitutionnelles représente sur le continent, la forme la plus flagrante, la plus pénalisante et la plus révoltante du non-respect des dispositions écrites. Les premiers cas réussis de modification de la Constitution ont ébauché sur le continent un comportement nouveau basé sur le non-respect des dispositions écrites . Ce comportement, fortifié par l’usage, qui tend à se généraliser dans le microcosme politique, n’est que le reflet de la corruption généralisée dans les sociétés africaines. Cette pratique qu’on ne saurait assimiler à une qualité est forcément une tare sociale qui jette l’opprobre sur tout le continent, notamment, par le scepticisme qu’elle suscite chez les autres peuples. Ces derniers s’interrogent sur les capacités des Africains à s’organiser pour former une communauté de progrès, s’ils ne sont même pas capables de respecter leurs propres conventions, leurs serments ou leurs institutions.

Il est bien triste de constater que les acteurs de ces manœuvres qui sont censés être la crème du continent, les pasteurs sur lesquels comptent les peuples pour les conduire vers les sentiers du développement, ne sont en réalité que des malins qui tels des loups déguisés dans la bergerie menacent tout le troupeau.

L’Afrique doit se pencher sur la question fondamentale de la finalité du pouvoir qu’on observe sur l’ensemble de la chaîne sociale qui maintient plus d’une nation dans une situation de ni paix ni guerre. Elle doit aussi veiller à élaborer des signaux clairs, des mécanismes consensuels, des réponses appropriées qui permettent aux acteurs politiques de se conformer à un minimum de bons sens.


Claude Dany, premier porteur du coeur artificiel de Carmat

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Le 2 mars dernier, décédait le premier homme greffé d’un cœur artificiel, 74 jours après l’implantation. L’identité de l’homme et les raisons  de sa mort sont rendus public ce dimanche 16 mars dans le JDD.

 

Grande  première mondial, un cœur artificiel de la société française Carmat a été implanté mercredi 18 décembre sur un patient de plus de 70 ans souffrant d’insuffisance cardiaque terminale par l’équipe du professeur Christian Latremouille, de l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris, sous le contrôle du professeur Alain Carpentier, père de cette innovation médicale.  « Cette première implantation s’est déroulée de façon satisfaisante, la prothèse assurant automatiquement une circulation normale à un débit physiologique » a écrit la société Carmat dans un communiqué, après l’opération. 

Malheureusement, depuis le 10 janvier, trois semaines après l’intervention, l’état du patient s’est dégradé et il fut admis au service de réanimation. Les dernières semainesc’est à travers  une ardoise qu’il communique avec sa famille. Deux jours avant sa mort, il avait  dans un cri de détresse, écrit : « Ça s’arrête ». À la question de son épouse,  veut-il que ça s’arrête, il avait acquiescé de la tête.

Le 2 mars, sa volonté fut accompli et ce cœur de tout les espoirs pour l’humanité, s’arrête brusquement.

« Mon père n’a pas donné son corps, dit aujourd’hui son fils Éric, il a donné sa vie. »

Le receveur, on l’a appris ce jour est Claude Dany, un ancien ouvrier normand âgé de plus de 70 ans qui n’était pas éligible à une greffe traditionnelle en raison de son âge avancé.  à la moustache et aux cheveux blancs, le visage souriant, fait la « une » du journal. On apprend qu’il a souffert énormément au cours des deux derniers mois de sa vie

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Claude Dany, dans son jardin en juin 2012. (DR) Image JDD.

 

Le professeur Alain Carpentier revient ce jour? dans le JDD? sur l’arrêt brutal du cœur artificiel implanté à Claude Dany, mort 74 jours après son opération.

« La mort n’est pas liée à une complication du malade, ni au principe fondamental de cette prothèse qu’est l’emploi de matériaux biocompatibles pour limiter la formation de caillots et le risque de thrombose », assure-t-il avant d’ajouter : « Pendant 74 jours, ce patient n’a montré aucune déficience cérébrale, et la vérification du cœur après le décès et l’autopsie l’ont confirmé : il n’y avait pas le moindre caillot, ni dans la prothèse, ni dans la circulation. En ce sens, l’essai est un succès. »

C’est un problème électronique qui serait à l’origine de l’arrêt du cœur et non des complications post-opératoires. C’est un court-circuit qui est à l’origine de l’arrêt du coeur artificiel greffé. Une panne technique qui a été fatal à Claude Dany mais qui n’entame pas le mérite de toute l’équipe qui a œuvré à sa réalisation. Ne l’oublions pas, malgré cette issue fatale, cet essai est un exploit scientifique et médical qui augure d’une alternative crédible aux greffes cardiaques.

Vivement que  la suspension des essais  que la société Carmat  aurait décidé,  le temps de comprendre les raisons de l’arrêt du premier coeur artificiel, soit de courte durée afin que les 3 patients en attente de greffe puisse aussi l’expérimenter.

 


Bénin, crise sociale : “L’étrange cas du Dr Boni et de Mr Yayi“

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Enfin, la rencontre entre le président béninois Dr Boni Yayi et les leaders des syndicats des travailleurs béninois, en grève depuis le 7 janvier, a eu lieu ce mercredi 12 mars 2014. Les avancées notables enregistrées au cours de la rencontre indiquent qu’on évolue vers un dégel de la crise sociale. Toutefois, ce dénouement inespéré de la crise révèle,  une fois encore,  la personnalité du Dr Boni Yayi, qui rappelle à s’y méprendre à l’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde de l’œuvre de Robert Louis Stevenson.

 Selon le relevé de décisions issues de la rencontre, le président Boni Yayi et les leaders syndicaux ont pendant 6 heures d’horloge passé en revue tous les sept points de la plateforme revendicative des travailleurs grévistes. De nombreuses propositions en vue de satisfaire la plateforme revendicative de syndicats ont été faites par le chef de l’Etat.

Le président Boni Yayi a notamment confirmé sa volonté de restituer les défalcations opérées sur les salaires des mois de janvier et de février 2014 pour fait de grève.

D’autre part, le président Boni Yayi a accepté de relever le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 31.625 à 40. 000 francs Cfa (soit de 67 à 85 $US).

Il a aussi promis d’étudier la demande des enseignants relative au bénéfice de revalorisation de 25% du traitement indiciaire.

En outre, le chef de l’Etat  a présenté les excuses de la nation aux responsables syndicaux et les a  rassuré que des dispositions sont prises afin que les événements du genre de ceux du 27 décembre 2013 ne se reproduisent plus.

Même si les propositions présidentielles ne sont pas toutes satisfaisantes, du point de vue des syndicalistes,  elles ont le mérite de faire bouger les lignes.

Mais, pour ma part, ce sont les excuses présidentielle aux leaders syndicalistes qui, à mes yeux, posent problèmes. Naturellement, ces excuses présidentielles vont passer du baume sur les cœurs des syndicalistes meurtris et humiliés, mais elles ont tout de même de quoi inquiéter le citoyen béninois lambda.

Le 27 décembre 2013, la police a dispersé une manifestation organisée par six syndicats qui voulaient protester contre les violations des libertés syndicales et réclamer une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Il y aurait une dizaine de blessés parmi les manifestants

On s’en souvient, dans sa sortie médiatique du 27 janvier 2014,  Boni Yayi  avait alors traité les syndicalistes de tous les noms d’oiseau  en accusant les manifestants blessés d’avoir utiliser de l’encre rouge pour simuler le sang, pour ternir son image,  l’image de la République et de la nation…

Ces propos offensants du chef de l’Etat sont en partie responsables de la crise qui secoue le pays depuis deux mois.

Et patatras, c’est le même chef de l’Etat qui, deux mois après, reconnait que les événements du 27 décembre étaient un incident malheureux et présente les excuses de la nation aux responsables syndicaux.

Le fait est que ces volte-face et reniements du chef de l’Etat sont trop fréquents et interpellent tout citoyen soucieux du développement de son pays.

Pourquoi le président Boni Yayi a-t-il coutume de se laisser aller à tous ses états d’âme avant de revenir à la raison ?

Pourquoi laisser  une situation pourrir pendant deux mois avant de faire ce qu’on aurait dû faire dès le début ?

Les dommages énormes engendrés par ce bras de fer inutile sont à mettre sur quel compte ?

Autant de questions, comme on le voit, qui laissent perplexes sur  la personnalité de Boni Yayi qui rappelle, à bien des égards,  “l’étrange cas du Docteur Jekyll et de Mr Hyde“

La question se pose, en effet,  de savoir si les revirements et reniements du président Bony Yayi, procèdent d’un comportement délibérément stratégique ou si c’est le fait d’une dualité de l’homme ? Y aurait-il deux personnalités dans la personne du chef de l’Etat béninois à l’instar du Dr Jekyll et de Mr Hyde.

Y aurait-t-il le Dr Boni, le légitime, le sage et modéré, et  Mr Yayi,  l’absurde, le provocateur qui fait, trop souvent, du tort à son mentor ?  Deux personnalités qui cohabitent dans la même personne et qui la rendent insaisissable?  La question mérite certainement d’être posée.

Au demeurant, il est fort heureux de constater que la raison a fini par l’emporter. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis et tant mieux si ces revirements permettent d’aller de l’avant.

Vivement que la concorde retrouvée permette au pays de renouer avec le travail et la croissance.